La relance du nucléaire soulève l’opposition

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Le projet de loi d’accélération du nucléaire ne fait pas l’unanimité. Mais au Sénat oui ! La chambre haute parlementaire a en effet adopté ce 24 janvier en première lecture (239 voix contre 16) le texte qui entérine la relance du nucléaire en France. Ledit projet de loi favorise notamment légalement et administrativement la construction de nouveaux réacteurs et supprime (par l’action des sénateurs) le plafond de 50% de nucléaire prévu dans le mix électrique d’ici à 2035. Il revoit également le décret qui prévoit la fermeture de douze réacteurs existants, en plus des deux de Fessenheim.

Problème : les deux consultations publiques en cours ne sont pas terminées et le débat public sous-jacent à ce type de décision n’a pas eu lieu depuis l’annonce des réformes de la politique énergétique faite par Emmanuel Macron en février 2022. Si le texte doit être examiné en mars par l’Assemblée nationale, les élu⸱e⸱s n’ont pas attendu 2023 pour agir face à un processus démocratique jugé insuffisant.

Le 25 octobre dernier, 60 député⸱e⸱s adressaient à la Commission nationale du débat public (CNDP) une lettre de saisine pour solliciter l’organisation d’un débat public sur la place du nucléaire dans le mix énergétique de demain.

La CNDP a rendu sa décision ce 25 janvier 2023 et a conclu d’un non lieu car « le discours du Président de la République objet de la saisine ne peut pas être considéré comme l’élaboration d’un « projet de réforme relatif à une politique publique » au sens de l’article L. 121-10 du code de l’environnement ».

A la suite du vote du Sénat, les associations GreenPeace et Sortir du Nucléaire ont annoncé leur retrait du débat public, ce dernier n’étant pas pris en compte selon elles. Les deux associations dénoncent le non respect du processus démocratique puisque le vote du Sénat intervient avant la conclusion du débat public sur le bien-fondé de la construction de nouveaux EPR. En ce sens, le réseau Sortir du nucléaire annonce des actions et mobilisations lors des prochaines séances du débat public, prévues à Lyon le 2 février, Tours le 16 février et à Rouen le 27 février.

« L’urgence climatique nous impose de déployer des solutions rapidement et financièrement accessibles, à l’inverse de centrales nucléaires aux investissements financiers lourds, aux délais de constructions qui se chiffrent en dizaine d’années, et aux risques imprévisibles sur la gestion de ses déchets pour les générations futures », résume Pauline Boyer, chargée de campagne nucléaire à Greenpeace France.

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