Le gestionnaire de transport d’électricité belge Elia a publié le 5 janvier la progression du mix électrique du pays pour 2022. Si le nucléaire continue de représenter la part la plus importante de la production d’électricité, avec 47,3 % (soit 41,8 TWh d’électricité), l’entreprise note une progression importante des énergies éolienne et solaire.
Cette dernière s’est élevée pour 2022 à 17,4 TWh (contre 15,2 TWh en 2021), une hausse qui s’explique principalement par l’augmentation progressive des capacités de production installées d’énergie éolienne terrestre (+14 %) et solaire (+35 %). La production éolienne en mer reste stable, aucune augmentation de la capacité de production des parcs éoliens en mer n’est prévue avant 2027-2028. Dans le détail, la filière solaire a donc produit 6,4 TWh d’électricité (7,3 % du mix de production électrique), l’éolien terrestre 4,4 TWh (5 %) et l’éolienne off-shore 6,6 TWh (7,5 %).
Un record absolu quart-horaire a également été atteint par le photovoltaïque le 11 mai 2022, avec une production de 7112 MWh, ce qui correspondait à 67 % de la consommation totale pour ce quart horaire et à la consommation de 7 millions d’habitants. « Il est rare que la moitié de la consommation belge soit couverte par des énergies renouvelables. Cependant, d’année en année, cela devient de plus en plus courant. En 2022, c’était le cas pour 4,0% du temps, ce qui est le double de l’année 2021 », note le gestionnaire.
D’autres records ont été atteints au cours de cette année : le mois de juillet 2022 est devenu le mois le plus productif en électricité issue du solaire avec 936 GWh produit. Par ailleurs, la production totale d’énergie solaire a largement augmenté en 2022. La production totale cette année est de 6412 GWh, soit 36,6% de plus que pour l’année 2021. Le 14 juin 2022 devient la journée la plus productive en termes d’énergie solaire de tous les temps en Belgique avec une production de 41 GWh (l’ancien record étant de 33,4 GWh le premier juin 2021). « Remarquons que nous avons mis en place une méthodologie plus complète pour évaluer la capacité totale installée depuis mars 2022. Cette dernière était auparavant sous-estimée car une partie des unités étaient manquantes dans notre base de données. Cela explique donc également la hausse importante des données cette année », précise toutefois Elia.
Davantage d’échanges internationaux
Pour la quatrième année consécutive, le gestionnaire souligne que les échanges internationaux ont augmenté. « Cette tendance se confirme et la Belgique devient de plus en plus souvent un exportateur net (6,6 TWh d’exportations nettes en 2022). Notre pays a exporté 22,2 TWh. Par rapport aux exportations en 2021 (22,8 TWh), cela représente cependant une légère diminution », estime Elia. L’augmentation de la capacité de production renouvelable en plus des parcs de production traditionnels crée un excédent d’électricité, qui peut être exporté vers nos pays voisins (principalement vers la France en raison de la forte indisponibilité des unités nucléaires mais aussi vers la Grande-Bretagne). Le total des TWh échangés (37,7 TWh dans les deux sens en 2022) n’est pas en augmentation par rapport à l’année 2021 mais reste cependant très élevé. Cette tendance s’explique par plusieurs raisons, la mise en service des nouvelles interconnexions Nemo Link (2018), ALEGrO (2020) et le renforcement de notre liaison avec la France Avelgem-Avelin (2022), la part croissante des énergies renouvelables intermittentes en Europe, qui augmente le besoin d’échange entre les pays et enfin le contexte international compliqué de cette année.
Le prix moyen de l’électricité augmente sensiblement
Enfin, l’épidémie de Covid avait entrainé des prix extrêmement bas en 2020. Cette année, nous constatons à nouveau le contraire: le prix annuel moyen du MWh sur le marché day-ahead est exceptionnellement élevé (245 €/MWh), principalement en raison des prix élevés du gaz, du contexte international et des difficultés concernant l’approvisionnement observées dans certains pays européens. Le mois d’août 2022 a vu apparaître le record historiquement haut de 448,1 €/MWh.
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