L’Union européenne a profité de la COP27 pour signer des accords avec différents pays partenaires pour sécuriser ses approvisionnements en hydrogène vert et en matières premières critiques. Concrètement, trois protocoles d’accords ont été signés coup sur coup avec le Kazakhstan, l’Egypte et la Namibie en ce début de mois de novembre.
Sécuriser les investissements en Egypte
L’Egypte a engagé une politique de développement de carburants et engrais « verts » volontariste, notamment sur la côte du canal de Suez. Le protocole d’accords vise à faciliter et promouvoir les investissements pour dynamiser la production, le stockage, la distribution et le transport de l’hydrogène renouvelable et de ses dérivés. « Nous intensifions également notre coopération sur les cadres politiques et réglementaires, l’évaluation du marché, la recherche et l’innovation pour faciliter le développement d’une économie de l’hydrogène », précisent les deux partenaires dans le communiqué relatif à l’opération.
Mais le gros du partenariat concernera l’accès au financement et la sécurisation des investissements tout au long de la chaîne de valeur de l’hydrogène renouvelable. Sont notamment prévus des mécanismes de réduction des risques, la coopération avec le secteur privé et le développement de portefeuilles de projets d’investissement viables. Des représentants des secteurs industriels concernés, des autorités de régulation, des institutions financières et des experts seront commissionnés pour mettre en place les politiques liées et la coopération industrielle.
S’assurer un approvisionnement en matières premières
Au Kazakhstan et en Namibie, développer la chaîne de valeur de l’hydrogène vert vient en seconde position par rapport à la mise en place d’un approvisionnement sûr et durable en matières premières et raffinées. Elles sont « essentielles aux transitions écologique et numérique » comme l’expliquait la Commission européenne dans un communiqué début novembre. « Elles sont indispensables au déploiement de technologies critiques telles que les éoliennes (qui contiennent des aimants aux terres rares) et les semi-conducteurs (polysilicium). De même, la technologie de l’hydrogène renouvelable soutient la décarbonation des secteurs dont il est difficile de réduire les émissions et des industries à forte intensité énergétique. »
Au Kazakhstan, l’accord concerne l’intégration économique et industrielle dans les chaînes de valeur des matières premières, des batteries et de l’hydrogène renouvelable, ainsi que l’amélioration de l’approvisionnement de ces biens. Les deux parties se sont engagées à élaborer une feuille de route pour la période 2023-2024, contenant des actions conjointes concrètes qui seront convenues dans un délai de six mois à compter de la signature du partenariat.
En Namibie l’accord est similaire, mais exclut les batteries. A la place, et en échange d’accompagnement au développement, dont la nature n’a pas été précisée, l’UE veut s’assurer de la pérennité des chaînes de valeur de l’extraction minière, ainsi que son approvisionnement.
« Suite à la signature, hier, d’un partenariat avec le Kazakhstan sur les matières premières durables, l’hydrogène renouvelable et les batteries, nous signons aujourd’hui un autre partenariat soutenant des objectifs similaires avec la Namibie. Ces partenariats joueront un rôle essentiel pour garantir la compétitivité européenne à l’échelle mondiale et contribueront à renforcer la résilience des industries européennes et de celles des pays partenaires. Notre objectif ultime est de diversifier l’approvisionnement en ressources critiques pour nos économies, conformément au futur acte sur les matières premières critiques », a commenté Thierry Breton, le commissaire au marché intérieur.
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