Le Canada et l’Allemagne ont signé le 23 août une déclaration d’intention pour créer une chaîne d’approvisionnement transatlantique en hydrogène vert. Le texte de cinq pages précise que le Canada s’engage à débuter les premières livraisons dès 2025 pour atteindre une pleine capacité en 2030. L’accord ne précise pas cependant combien d’hydrogène sera produit et expédié annuellement.
Le gaz doit être produit à partir d’électricité d’origine éolienne dans les provinces atlantiques canadiennes de Terre-Neuve-et-Labrador, de la Nouvelle Ecosse et du Nouveau Brunswick. Il sera ensuite transporté en Allemagne sous forme d’ammoniac. Ce dernier offre en effet plusieurs avantages dans sa manipulation par rapport à l’hydrogène : il devient liquide à la température ambiante et à une pression de 8 bars. Sous cette forme, il peut être stocké dans des citernes à parois minces et expédié par bateau, pipeline ou camion-citerne. « L’alliance de l’hydrogène entre le Canada et l’Allemagne est une étape importante pour accélérer le déploiement du marché international de l’hydrogène vert et ouvrons la voie à une nouvelle coopération transatlantique », a déclaré le ministre allemand de l’économie et de la protection du climat Robert Habeck.
Depuis plusieurs mois, Ottawa cherche à développer une filière hydrogène nationale, en vue d’en faire un produit d’exportation. Dans le cadre de cette entente, le gouvernement s’engage « à développer de l’hydrogène propre à partir de toutes les sources et méthodes de production, en fonction des avantages comparatifs en matière de ressources de chaque région », lit-on dans le document.
L’Allemagne, de son côté, souhaite que ses entreprises spécialisées aient un accès privilégié au secteur énergétique canadien. Dans la foulée de cet accord, les deux énergéticiens allemands Eon Hydrogen et Uniper ont ainsi annoncé indépendamment l’un de l’autre avoir signé des déclarations d’intention avec l’entreprise américaine Everwind Fuels pour l’achat de jusqu’à 500 000 tonnes d’ammoniac vert par an chacun à partir de 2025. Le composé d’hydrogène et d’azote sera produit dans la première usine de production d’hydrogène et d’ammoniac d’Everwind à Point Tupper, en Nouvelle-Écosse puis transporté par bateau en Allemagne. L’électrolyse sera alimentée par l’énergie éolienne et la mise en service commercial interviendra là encore début 2025.
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