La plus ancienne centrale PV d’Europe raccordée au réseau fournit de l’électricité depuis 40 ans

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D’après pv magazine Allemagne

Elle tourne, tourne et tourne encore, l’installation de 10 kWc sur le toit de la Haute école spécialisée de la Suisse italienne (Supsi) à Lugano. Depuis 1982, les modules injectent du courant dans le réseau. Baptisée TISO-10, l’installation est ainsi le plus ancien système photovoltaïque d’Europe en fonctionnement, explique Mauro Caccivio, directeur du laboratoire de photovoltaïque de la Haute école spécialisée tessinoise Supsi dans une interview accordée à Energeia, le magazine de l’Office fédéral suisse de l’énergie OFEN.

Détail des modules photovoltaïques de la centrale Tiso-10, en service depuis 1982.

Image : Supsi

Certes, il était déjà courant à l’époque d’utiliser des modules photovoltaïques pour alimenter des refuges isolés en montagne. Mais réaliser une installation de grande taille pour l’époque avec un raccordement au réseau – c’était un terrain inconnu, rapporte Mauro Caccivio. L’idée derrière le projet TISO était de surveiller l’évolution des performances de manière précise et constante, ce qui a donné lieu à une importante collaboration avec le European Joint Research Test Center, situé à 50 km de Lugano. Cette idée a marqué la naissance de la recherche solaire tessinoise et a permis la création du laboratoire de photovoltaïque de la Supsi.

Les 288 modules provenaient d’Arco Solar, le premier fabricant à produire à l’échelle des mégawatts à l’époque. « Les modules de l’époque étaient directement issus de la technologie spatiale et avaient un rendement de 10 % », rapporte le scientifique. Le prix du watt pour les modules était 100 fois plus élevé qu’aujourd’hui et les cellules solaires étaient fabriquées à partir des déchets de silicium de l’industrie électronique ».

Des modules plus petits, des cellules plus épaisses

Après 40 ans, des traces de vieillissement sont bien visibles sur une grande partie des modules. Ainsi, on observe souvent des problèmes de points chauds, causés par une connexion non optimale des connecteurs. De même, les backsheets se détachent. Toutefois, ce n’est pas le cas de tous les modules, selon Mauro Caccivio. En effet, ils proviennent d’au moins trois batchs de production différents et l’un d’eux était particulièrement bon et durable. Une étude détaillée réalisée en 2017 avait aussi conclu que la majorité des modules de TISO-10 fournissaient toujours au moins 80 % de leur puissance initiale.

Le directeur explique par ailleurs que les modules utilisés sont plus petits que ceux d’aujourd’hui et contiennent en outre des cellules plus épaisses. Cela les rend très robustes. Mais il ajoute que depuis, les procédures de contrôle et de certification ainsi que les connaissances sur les matériaux et leur vieillissement se sont considérablement améliorées.

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