Philippe Poutou présente un programme axé sur l’urgence sociale et écologique. Partant du principe qu’il ne peut pas y avoir de progrès social sans respect de l’environnement (et inversement), le candidat propose une politique écosocialiste contre le productivisme et contre le capitalisme, qui est inconciliable avec l’écologie.
Le programme du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) fait des propositions pour planifier, centraliser et internationaliser la transition écologique. Pour mettre en place les mesures sociales et environnementales d’urgence, il s’agira dans un premier temps d’ « exproprier et socialiser l’énergie et la finance, sous le contrôle des salarié.e.s et de la population, pour empêcher les multinationales de brûler tout le pétrole et le gaz de la planète, et mettre fin aux investissements dans les projets polluants. »
L’expropriation évoquée prendra la forme d’une nationalisation des grands groupes français de l’énergie (EDF, Engie, Veolia, Total, …) pour créer des services publics de l’énergie et d’une réquisition des banques privées pour orienter les investissements et le crédit vers des projets écologiques. Les transports seront également abordés en tant que service public avec une orientation vers le ferroviaire.
Concrètement et en France, le candidat veut sortir des énergies fossiles et du nucléaire d’ici dix ans en développant les énergies renouvelables, en favorisant la sobriété énergétique (qui prévoit l’« isolement de tous les logements ») et en socialisant le secteur de l’énergie. Sont également prévus, l’arrêt et la reconversion des industries polluantes et des « productions inutiles » (armement, publicité) tout comme la réduction du transport aérien.
Le programme du NPA ne précise toutefois pas les modalités ou les objectifs du développement EnR, même s’il est précisé que l’artificialisation des terres sera prohibée et limitée à 10 % du territoire. Par ailleurs, le candidat n’évoque pas l’électrification et l’efficacité énergétique des véhicules qui pourrait être un levier important dans la décarbonation des transports. L’un dans l’autre, l’agenda proposé semble optimiste au regard des différents scénarios explorés par RTE. Cependant, la nature révolutionnaire du programme et les changements profonds que sa mise en place implique pourraient jouer en la faveur de ces objectifs ambitieux.
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