Terre et Lac est né en 2009 avec l’objectif de développer la production photovoltaïque décentralisée pour se rapprocher des lieux et des besoins de consommation. D’abord spécialisé dans la toiture agricole et les générateurs solaires, le groupe lyonnais a pris un tournant dans ses opérations il y a deux ans. Sélectionné pour six projets dans la Vallée de la Chimie à Lyon, le développeur diversifie ses compétences, commence le développement de centrales au sol et met sur pied de nouveaux modèles de contrats pour pérenniser sa croissance.
« Le développement du solaire se fera sereinement si l’on applique un modèle de partage équitable de la valeur » explique Sébastien Fenet, directeur général de Terre et Lac Solaire. Selon lui, la viabilité des projets sur le long terme tient à la coopération entre acteurs. Le groupe a décidé d’appliquer cette idée au niveau contractuel, via des projets en partenariat public-privé (PPP), la création de véhicules d’investissement avec ses partenaires opérationnels ou encore en développant un modèle de « boucle locale » qui intéresse aux résultats les acteurs locaux d’un projet solaire. L’idée est toujours de rapprocher les producteurs et les consommateurs pour pérenniser l’accès à l’électricité issu du solaire.
En février dernier, le groupe a lancé Oxyane Solaire en partenariat avec la coopérative agricole Oxyane. L’objectif est d’accompagner les agriculteurs dans le développement du solaire sur hangar en proposant des centrales « clé en main » et un accompagnement financier. La mutualisation des risques dans cette « coopérative solaire », comme l’appelle Sébastien Fenet, permet aux exploitants de générer de nouveaux revenus basés sur la revente d’électricité propre issue du solaire.
« L’innovation solaire est aussi contractuelle » : les PPP et le modèle de « boucle locale »
Avant de revenir à son cœur de métier, la toiture agricole, avec Oxyane Solaire, Terre et Lac a diversifié son activité à partir de 2017-2018. Sélectionné dans l’appel à projet pour la Vallée de la Chimie de la Métropole de Lyon, le groupe lyonnais doit solariser cinq sites en créant des ombrières de parkings et de toitures industrielles. Les contraintes sont nombreuses, allant de la sécurité des sites à la prise en compte de l’état des sols pollués. Pour aborder le développement des projets solaires de manière optimale, Terre et Lac, la Métropole de Lyon et le fonds d’investissement rhône-alpain Oser profitent de la loi de 2015 qui permet la création de véhicule d’investissement en PPP et lancent ensemble Lyon Rhône Solaire.
A la faveur de cette opération, Terre et Lac se diversifie et créé un nouvel opérateur photovoltaïque : Corfu Solaire. Ce faisant, le groupe se positionne dans la construction de centrale au sol. « Nous intégrons les avancées technologiques solaires qui sortent sur le marché, comme les modules bifaciaux. Nous explorons aussi la technologie flottante avec deux opérations en cours, l’une en R&D et une industrielle. » affirme Sébastien Fenet. « Mais pour nous, en tant que PME, l’innovation est placée au niveau contractuel dans cette idée de partage de valeur pour des projets viables », à l’instar de la centrale de Faverges-Seythenex, inaugurée en mai dernier en Haute-Savoie.
Pour ce projet de 2,5 MWc, Corfu Solaire s’est associé à la commune qui a apporté 45% des 2,3 millions d’euros d’investissement. Le parc fonctionnera pendant 40 ans et 20 % de sa production devrait être réservée pour la consommation locale des habitants, commerçants et entreprises de la ville. Le reste (soit environ 2 MWc) sera injecté sur le réseau. Dans ce modèle de « boucle locale » Terre et Lac a mis en place un système de traçabilité de l’énergie qui sera maîtrisé par le groupe et la Commune. L’électricité sera fournie via un fournisseur local en marque blanche et sous une offre locale. « L’acceptabilité des projets solaires passe par les acteurs locaux » explique Sébastien Fenet, qui précise que l’objectif est de rapprocher l’énergie des territoires.
Oxyane Solaire : une coopérative solaire pour les agriculteurs
En février 2021, Terre et Lac et la coopérative agricole d’Auvergne Rhône Alpes Oxyane créent ensemble Oxyane Solaire pour accompagner les agriculteurs dans le développement du photovoltaïque sur hangar. L’initiative propose des centrales solaires « clés en main » aux exploitants agricoles d’Oxyane afin de sécuriser des revenus annexes et stables pendant les 30 années prévues par les contrats d’exploitations des systèmes photovoltaïques. Oxyane Solaire propose un capital d’entrée pour mutualiser les investissements et les résultats. La « coopérative solaire » soutient les projets lancés durant 15 ans avant de se retirer au profit des agriculteurs adhérents qui en deviennent ainsi propriétaires en intégralité.
« Oxyane Solaire illustre le principe de partage de la valeur que j’ai évoqué précédemment. » explique Sebatien Fenet. « Jusqu’à présent un agriculteur n’avait que deux options pour s’engager dans le solaire : devenir propriétaire d’une installation en achetant un générateur ou louer sa toiture de hangar pour une trentaine d’année. Oxyane solaire va plus loin en proposant un cadre sécurisant pour les agriculteurs qui ne veulent pas se lancer seuls ou qui ne peuvent pas prendre de risques d’investissement. Tout ceci fonctionne sur le principe de mutualisation. » Il précise également que la coopérative Oxyane elle-même a mis à disposition ses toitures pour développer le parc solaire agricole en développement dans l’initiative.
Pour la suite, Sébastien Fenet a confié à pv magazine qu’un Oxyane Solaire 2 pourrait voir le jour. L’objectif restera le même : miser sur une croissance saine avec des projets viables. « Il n’y a pas de taille optimale, l’important est de compter sur un partage sérieux de la valeur et des compétences. »
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