La dernière édition du Photovoltaics Report produit par l’organisme de recherche allemand Fraunhofer Institute of Solar Energy Systems (ISE) a mis à nu l’état de la fabrication photovoltaïque européenne à la fin de 2020.
Le continent disposait alors d’une capacité de production de polysilicium de qualité solaire de 22,1 GWp, selon le résumé de la dernière version du document publiée hier. Selon le rapport, la capacité de production de polysilicium de l’Europe était détenue par le fabricant Elkem, basé en Norvège et contrôlé par l’État chinois, et par les entreprises allemandes Wacker et Silicon Products.
En revanche, l’Europe ne disposait que d’une capacité de production de plaquettes solaires de 1,25 GW à la fin de 2020, selon le rapport du Fraunhofer ISE, cette capacité étant basée en Norvège chez Norsun et Norwegian Crystals, propriété de REC Silicon, et en France dans l’entreprise Photowatt de l’énergéticien EDF. Le manque de capacité européenne de fabrication de cellules était encore plus flagrant, l’étude estimant à seulement 650 MW les installations détenues par l’entreprise finlandaise Valoe, dans son usine de Lituanie, par l’entreprise énergétique italienne Enel dans son pays d’origine ainsi que par Ecosolifer, en Hongrie.
Le marché disposait toutefois d’une capacité de production de modules solaires de 6,75 GW à la fin de l’année, répartie entre 29 entreprises identifiées par l’institut de recherche. Selon les auteurs du rapport, cela représentait 3 % du marché mondial des modules solaires en silicium l’année dernière, la Chine y contribuant à hauteur de 67 % sur les 95 % que représente la région asiatique au sens large, et les producteurs des États-Unis et du Canada à hauteur de 2 %.
L’étude a donné un aperçu du temps de retour énergétique d’un module solaire typique, c.-à-d. fabriqué en Chine, à 60 cellules, PERC et avec un rendement de 19,9 %. Un tel panneau, installé en Inde, ne mettrait que 160,6 jours pour générer la quantité d’énergie consommée au cours de son processus de production, ce chiffre s’élevant à 1,42 an – 518,3 jours – au Canada. Dans les exemples cités par les auteurs du rapport, les composants non générateurs de l’équilibre du système sont ceux qui nécessitent le plus de temps pour déplacer leur empreinte énergétique, entre 138,7 et 167,9 jours.
Les statistiques présentées hier par le Fraunhofer ISE indiquent notamment que le photovoltaïque représente 10,6 % de la capacité de production d’électricité de l’Allemagne, 5,3 % de celle de l’Europe et 3,2 % de celle du monde. Les systèmes PV en toiture allemands ont coûté entre 890 et 1 850 € par kilowatt-crête de capacité l’année dernière ; les grandes centrales électriques du pays offrent un coût énergétique nivelé actuel de 0,031 à 0,057 €/kWh ; et le tarif le plus bas pour l’électricité solaire est une offre de 0,0433 €/kWh enregistrée en février 2018.
Malgré le déplacement spectaculaire de la production de modules de l’Europe vers l’Asie observé à partir de 2010, l’Allemagne représentait 7,6 % de toute la capacité solaire installée dans le monde à la fin de l’année dernière, l’Europe dans son ensemble accueillant 23 %, la Chine 36 %, l’Amérique du Nord 12 %, le Japon 9 %, l’Inde 6 % et le reste du monde 14 %, y compris la capacité hors réseau.
Onduleurs
Se référant à des données fournies par la société britannique IHS Markit, le rapport estime que les coûts actuels des onduleurs sont de 0,03 à 0,17 €/Wp pour les onduleurs de chaînes qui représentent 64,4 % du marché ; 0,04 €/Wp pour les onduleurs centraux qui couvrent 33,7 % du marché ; 0,08 € pour les optimiseurs de puissance DC/DC qui ont une part de marché de 5,1 % ; et 0,25 €/Wp pour les micro-onduleurs qui occupent une niche mondiale de 1,4 %.
En adoptant une vision à plus long terme à travers de nombreux graphiques, l’étude illustre également comment le tarif de rachat de l’énergie solaire en Allemagne s’est effondré au moment où les prix de l’électricité pour les ménages ont commencé à augmenter régulièrement entre 2008 et 2013, et explique comment le pays a ajouté des volumes de pointe d’environ 7-8 GWp de capacité solaire au cours des années 2010, 2011 et 2012, immédiatement après le transfert de la production vers l’Extrême-Orient. Pour les fabricants européens, il peut toutefois être encourageant de constater que les installations allemandes augmentent à nouveau à un rythme régulier d’environ 1 GW par an depuis 2017.
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