RTE a rendu public ce mardi 8 juin, le rapport d’étape de l’étude sur l’évolution du système électrique intitulée « Futurs énergétiques 2050 ». Une première phase de l’étude a été achevée au premier trimestre 2021 qui a permis de déterminer les principaux scénarios à étudier selon 4 cadrans : technique, économique, environnemental et d’impact sur les modes de vie. Dans le cadre de cette première phase, une consultation publique a été lancée en janvier 2021. 4 000 réponses provenant d’institutions, de collectifs ou de particuliers ont été récoltées.
Cette consultation a donné lieu à la définition de six scénarios permettant l’atteinte de la neutralité carbone à l’horizon 2050 à analyser. Ces scénarios présentent des points communs : baisse de la consommation d’énergie, augmentation de la part d’électricité, recours aux énergies renouvelables ; mais également des différences importantes : rythme et évolution de la structure de la consommation d’électricité, avenir du nucléaire, rôle de l’hydrogène, etc.
RTE précise dans un résumé aux décideurs, que « les scénarios à l’étude partagent des traits communs, conformes à tous les exercices internationaux cherchant à décrire les moyens d’atteindre la neutralité carbone : ils impliquent de diminuer la consommation d’énergie totale, d’accroître la part de l’électricité dans la consommation d’énergie finale. Pour atteindre la neutralité carbone, le recours à l’électricité doit en effet se développer pour
remplacer les énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz naturel) sur de très nombreux usages, sans préjudice de l’inflexion très importante attendue sur la biomasse et sur les vecteurs qui l’utilisent (chaleur, gaz vert). » Et RTE d’ajouter que : « au-delà des débats d’experts sur les trajectoires précises, les besoins d’électrification rapide dans le secteur des transports, ainsi que dans l’industrie et le bâtiment, sont clairs. De même, il est certain que cette électricité bas-carbone sera assurée par des énergies renouvelables dans des proportions bien plus importantes qu’aujourd’hui, même en cas de relance du nucléaire, car les réacteurs actuels devront à terme être arrêtés pour des raisons d’âge et qu’il n’apparaît pas possible de les remplacer au rythme (exceptionnel selon les standards internationaux) auquel ils ont été construits. Ceci se traduit, dans les scénarios centraux présentés à l’étude, par une part des énergies renouvelables comprise entre 50 et 100% de la production nationale d’électricité en 2050. »
Les scénarios prévoyant à terme un système 100% EnR (scénarios M) seront au nombre de trois. Ils permettent de tester une sortie du nucléaire en 2050 (M0) ou en 2060 (M1 et M23). Leur logique consiste en une répartition diffuse des installations de production avec déploiement massif du solaire (M1) ou alors sur l’idée d’une massification du déploiement des énergies renouvelables autour de grands parcs (éolien en mer, à terre, et solaire photovoltaïque) (M0 et M23).
Les scénarios «EnR + nucléaire» (scénarios N) seront également au nombre de trois. Les scénarios N1 et N2 diffèrent par le rythme de construction de nouveaux réacteurs nucléaires de troisième génération : N1 présente un « réinvestissement minimal » prolongeant le rythme du programme Nouveau Nucléaire Français présenté par EDF à l’État, tandis que N2 adopte le rythme maximal présenté par la filière. Le scénario N03 a pour sa part été largement réécrit autour de l’idée d’un système électrique fondé durablement sur le nucléaire. N03 permet d’atteindre 50 % pour la part du nucléaire en 2050 en misant (i) sur une trajectoire de fermetures plus lente sur la période 2025-2035, (ii) sur la prolongation de quelques réacteurs au-delà de 60 ans, et (iii) sur d’autres filières que l’EPR 2, comme les SMR (petits réacteurs modulaires ou Small Modular Reactors).
Et sur les six scénarios, le solaire voit ainsi sa présence multipliée entre 7 et 21, portant la capacité installée en photovoltaïque entre 70 GW et 208 GW (environ) à l’horizon 2050.
La phase 2 du rapport consistera à la simulation des scénarios selon les différentes variantes afin de préciser les impacts de chacun sur les efforts techniques à mettre en place, sur le coût économique, sur l’environnement et sur les modes de vie des citoyens. Les résultats donneront lieu à un rapport final détaillé, Futurs Energétiques 2050, prévu pour l’automne 2021… Mais d’ores et déjà, face à la multiplicité des paramètres pris en comptes, RTE prévoit de prolonger ses études jusqu’en 2022.
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