Tunisie : l’Irena suggère de renforcer les flux de capitaux vers les EnR

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En 2009, la Tunisie s’est fixé comme objectif de produire 30 % de son électricité à partir d’énergies renouvelables d’ici 2030. Cependant, comme le souligne l’Irena (Agence internationale pour les énergies renouvelables), le mix énergétique, dominé par le gaz naturel, n’intégrait en 2019 que 3 % d’EnR. « Cette forte dépendance du gaz naturel a de graves répercussions sur la sécurité énergétique, dans la mesure où ces dernières années, la production intérieur de gaz a stagné, voire décliné », s’alarme l’agence dans le rapport « Evaluation de l’état de préparation aux énergies renouvelables », publié en arabe, en anglais et en français (résumé). Le pays est donc encore loin des ambitions de son Plan Solaire Tunisien (PST) : 1 860 MWc de capacités renouvelables installées pour 2022, 3 815 MWc d’ici à 2030, en comparaison des 373 MWc atteints en 2018.

Planification globale et calendrier réaliste

Pourtant, il dispose de ressources abondantes, notamment dans le solaire où l’on dépasse dans certaines régions du sud les 3000 heures d’ensoleillement par an. Le rayonnement solaire varie donc de 1 800 kWh/m2/an dans le nord à 2 600 kWh/m2/an dans le sud. L’Irena liste donc huit actions essentielles à mettre en œuvre pour accélérer l’adoption des EnR. Elles portent notamment sur l’établissement d’un cadre clair. « Le PST encourage l’installation d’environ 4 gigawatts (GW) d’énergie électrique de source renouvelable variable (solaire et éolienne) et leur adjonction au réseau : le pays aura donc besoin d’une méthodologie de planification globale, à long terme, et notamment d’un calendrier réaliste fixant les montées en capacité du système national de l’électricité au-delà de 2023 », justifie le document publié en juin 2021.

« Au cœur de nos recommandations se trouve aussi la nécessité de stimuler le flux de capitaux à faible émission de carbone dans le pays grâce à des mesures axées sur le renforcement des capacités, la simplification de l’environnement réglementaire et l’élargissement du mandat du Fonds national de transition énergétique », ajoute Francesco La Camera, directeur général de l’Irena dans un communiqué. Le Fonds de transition énergétique (FTE) est le principal outil de financement destiné aux activités liées à l’efficacité énergétique et aux énergies renouvelables en Tunisie. Pour le rendre pleinement opérationnel, « il convient en premier lieu de mobiliser les fonds nécessaires auprès des secteurs public et privé. Des mesures incitatives, des prêts et des lignes de crédit doivent être mis à disposition par les institutions financières internationales à cette fin », stipule le rapport.

Intensifier les levées de fonds d’origine étrangère

Outre une meilleure implication des banques locales dans le financement et la standardisation des procédures d’établissement des PPAs, le texte suggère également d’intensifier la levée de fonds d’origine étrangère, notamment par le biais de la coopération bilatérale et des programmes de financement pour le climat garantis par la Société tunisienne de garantie ou appuyés par la Banque centrale de Tunisie.

Il faudrait également simplifier et coordonner les procédures d’approvisionnement destiné au développement du réseau électrique : « l’acquisition et la mise en place des infrastructures de transport en réseau par la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG) font l’objet de marchés publics, indique ainsi le rapport. La longueur des procédures y relatives entraîne un décalage entre la date d’achèvement d’une centrale produisant de l’énergie renouvelable et celle du raccordement au réseau pour y injecter l’électricité produite. L’Irena a établi que, en menant des études intégrées avec les principales parties prenantes en matière d’énergies renouvelables, il est possible d’identifier des scénarios liés aux infrastructures de réseau plus précis. Ces études refléteraient les ajouts programmés de puissance installée solaire et éolienne d’un total de 1 000 MW selon le modèle des concessions. Cela permettrait d’aligner le développement de la production d’énergie renouvelable sur le renforcement de l’infrastructure de réseau ».

Enfin, les auteurs proposent la création d’une autorité indépendante de l’électricité pour assurer la conformité réglementaire et promouvoir un environnement concurrentiel transparent et équitable pour les producteurs privés.

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