Publication de la première synthèse sur l’impact des parcs PV sur la biodiversité

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Enerplan, SER et les régions Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Provence Alpes Côte d’Azur ont publié la synthèse de la première phase de leur analyse sur l’impact des parcs photovoltaïques au sol sur la biodiversité. Ce travail menée sur un temps relativement court (1er semestre 2020) a permis d’initier un bilan factuel des effets des parcs photovoltaïques sur la biodiversité. Il a vocation à être complété par une 2ème phase plus longue (2021-2022) au périmètre élargi (échelle nationale) et à l’analyse plus approfondie. Elle contribuera à déployer un cadre scientifique robuste et partagé objectivant l’impact des parcs photovoltaïques sur la biodiversité.

L’étude s’est basée sur l’exploitation de 316 documents se rapportant à 111 parcs photovoltaïques, dont 41 parcs en PACA, 30 parcs en Nouvelle-Aquitaine, 29 parcs en Occitanie et 11 parcs dans d’autres régions, principalement en Auvergne-Rhône-Alpes, permettant d’étudier trois écosystèmes différents (atlantique, méditerranéen et médioeuropéen). L’analyse de l’impact a été réalisée sur les principales composantes biologiques étudiées dans les documents exploités : la flore et trois composantes faunistiques (les papillons de jour, les reptiles et les oiseaux). Les données étaient cependant trop peu nombreuses pour analyser les tendances d’évolution applicables à d’autres insectes, aux amphibiens, aux chauves-souris et aux mammifères terrestres.

Flore, papillons, reptiles et oiseaux analysés

Il ressort que pour la flore, une tendance positive a été constatée concernant la richesse spécifique (nombre d’espèces présentes dans le milieu considéré). Les effets du parc sont souvent liés à l’apparition de nouvelles espèces généralement pionnières voire invasives. Pour la patrimonialité (importance d’une espèce en termes d’enjeux de conservation) comme pour la valence écologique (capacité d’une espèce à coloniser un milieu différent), la tendance d’évolution varie en fonction du contexte écologique et de l’état initial des milieux : plus le terrain était au départ dégradé, plus on observe de tendances d’évolution positives. Inversement, dans un contexte de milieux en bon état et d’intérêt écologique moyen à fort, il y a davantage de situations où la patrimonialité et la valence écologique baissent ou restent au même niveau.

Pour la faune, les constations dépendent du groupe d’espèces observé. Pour les papillons de jour, des tendances d’évolution positives de la richesse spécifique ont été constatées et peuvent s’expliquer par la capacité de déplacement de ce cortège si les milieux connexes le permettent et par le fait que ce phénomène favorise l’apparition de nouvelles espèces.

Pour les reptiles, comme pour la flore, l’impact dépendra majoritairement de l’état d’origine du milieu : les tendances d’évolution négatives deviennent minoritaires dans des contextes initiaux où les milieux sont dégradés/peu diversifiés. On observe aussi le maintien d’espèces à forte valeur patrimoniale par l’adaptation du projet pour maintenir les zones favorables à ces espèces.

Enfin, pour les oiseaux, en raisons leur capacité de déplacement qui dépasse souvent l’emprise du parc et qui est très variable suivant les espèces et la période du cycle biologique considérées, l’analyse de l’impact est plus délicate. L’évolution d’un milieu fermé/de fourrés vers un milieu ouvert due au défrichement et aux coupes éventuelles semble favorise l’arrivée de nouvelles espèces anthropophiles ou ubiquistes. Cela se fait cependant au détriment des espèces spécialistes des milieux ouverts.

Premières recommandations

Cette première synthèse donne donc des pistes de recommandations, notamment de :

  • réaliser le premier suivi environnemental juste avant la construction du parc ;
  • diminuer le délai entre la mise en exploitation et le premier suivi ;
  • allonger significativement la durée des suivis jusqu’à la stabilité théorique des groupes d’espèces cibles et/ou après avoir atteint les objectifs fixés par les aspects réglementaires ;
  • élargir le périmètre de suivis à l’extérieur du parc ;
  • formaliser les descriptions et définir les typologies de travaux en phase chantier concernés par des suivis ;
  • mettre à jour les emprises définitives du parc dans le premier suivi en phase d’exploitation (par rapport à l’état initial) ;
  • réaliser un bilan descriptif précis et définitif des caractéristiques techniques et surfaciques du parc ; réaliser un bilan des pratiques de gestion et actions menées pour chaque suivi annuel en phase exploitation en parallèle des suivis biologiques afin d’évaluer l’effet des pratiques par la mutualisation des informations ;
  • ajouter un objectif supplémentaire aux suivis environnementaux qui serait de faciliter la mutualisation globale des résultats de ces suivis au niveau national ;
  • élaborer un cadre technique commun plus standardisé des suivis (organisation temporelle et spatiale, homogénéisation des méthodes d’inventaires, sélection des composantes biologiques prioritaires à suivre, etc.).

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