D’après pv magazine International
Le potentiel de l’énergie solaire photovoltaïque comme principale voie de décarbonation du mix énergétique mondial est encore totalement sous-estimé dans les scénarii fournis par plusieurs institutions importantes, y compris le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations Unies. Cette conclusion a été tirée par deux études distinctes publiées fin mars, l’une réalisée par des scientifiques de l’Université d’Aarhus au Danemark, et l’autre par des chercheurs du Centre aérospatial allemand (DLR).
Dans une étude publiée dans la revue Joule, Marta Victoria, professeure à l’Université d’Aarhus, et d’autres scientifiques aux États-Unis, en Europe et au Japon ont montré comment les scénarii de modélisation d’évaluation intégrée (IAM) 2050 du GIEC ont sous-estimé le PV au cours des 14 dernières années. Cela confirme les résultats de recherches antérieures menées par des scientifiques de l’Université de Genève, en Suisse. « Notre article parvient à des conclusions similaires à celles de l’article de Marc Jaxa-Rozen et Evelina Trutnevyte, a déclaré Marta Victoria à pv magazine International. Mais nous nous concentrons davantage sur les raisons ».
Les chercheurs ont analysé, en particulier, les modèles d’évaluation intégrée et les modèles d’équilibre partiel utilisés par les experts du GIEC et ont constaté que le coût actualisé estimé de l’énergie (LCOE) pour la technologie PV était trop élevé. « Depuis 1976, le coût des modules solaires photovoltaïques diminue de 23 % à chaque fois que la capacité de production double », note le journal. Or, « tous les modèles utilisés par le GIEC dans ses rapports appliquent un coût d’un minimum de un euro le watt installé en 2050. Cependant, le coût moyen d’aujourd’hui, soit trente ans avant, est déjà inférieur à cela, souligne Maria Victoria. Le GIEC met donc l’accent sur d’autres sources et technologies et sous-estime la contribution des cellules solaires ». Alors que selon elle, l’institution internationale devrait reconnaître le rôle primordial de la technologie PV dans la transition énergétique mondiale.
Dans un autre article, publié par Energy Strategy Reviews, des chercheurs du Centre aérospatial allemand ont comparé les hypothèses de coût des technologies solaires et éoliennes dans des études de scénarios énergétiques mondiaux, régionaux et nationaux de différentes institutions avec les coûts rapportés par l’industrie des énergies renouvelables. « Nos résultats indiquent que la tendance à la baisse rapide des coûts a été structurellement sous-estimée dans pratiquement toutes les futures analyses de scénarios énergétiques, et suggèrent que même les études les plus récentes se réfèrent à des valeurs obsolètes ou très conservatrices », ont statué les auteurs de l’étude.
Le groupe allemand a sélectionné plusieurs études publiées après 2015 et s’est penché sur les estimations de coûts pour les investissements et le LCOE. « Il existe six études régionales ou nationales qui couvrent les États-Unis, la Chine, l’Union [européenne], l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud, tandis que les autres sont mondiales », précise le journal allemand. Celles-ci ont été publiées par des chercheurs scientifiques, des organismes gouvernementaux ou des organisations non gouvernementales, notamment l’US Energy Information Administration (EIA), la Commission européenne, le gouvernement indien, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) entre autres. Le document note que seule une des études sélectionnées suppose que le LCOE de l’énergie solaire en 2050 sera inférieur aux valeurs des appels d’offres d’aujourd’hui.
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