L’Afrique est caractérisée par un ensoleillement très important, avec une irradiation solaire annuelle moyenne supérieure à 2000 kWh/m2. Cependant, ce potentiel est loin d’être exploité et de nombreux pays africains restent fortement tributaires de l’hydroélectricité. Par exemple, 90 % de la production d’électricité en Éthiopie, au Malawi, au Mozambique, en Namibie et en Zambie provient de l’hydroélectricité. Cependant, des sécheresses de plus en plus fréquentes ont gravement affecté la production hydroélectrique au cours des dernières décennies. En 2016, les pertes d’eau dues à l’évaporation dans les réservoirs hydroélectriques africains représentaient par exemple 42 milliards de m3.
C’est pourquoi l’installation de panneaux photovoltaïques flottants (FPV) dans les réservoirs hydroélectriques existants fournirait de l’électricité solaire pour aider à compenser la production hydroélectrique pendant les périodes sèches et réduire les pertes par évaporation tout en aidant à satisfaire durablement les besoins énergétiques actuels et futurs de la population africaine à croissance rapide.
Ce sont les conclusions de l’étude « Évaluation du potentiel solaire photovoltaïque flottant dans les réservoirs hydroélectriques existants en Afrique » (Assessment of floating solar photovoltaics potential in existing hydropower reservoirs in Africa), coordonnée par des experts du Centre commun de recherche de la Commission européenne et parue en janvier 2021 dans Renewable Energy. Cette étude fournit une analyse du potentiel de l’installation de FPV sur 146 des plus grands réservoirs hydroélectriques opérationnels en Afrique, ayant une capacité installée supérieure à 5 MW.
Selon les chercheurs, il en ressort qu’avec une couverture à 100 % des surfaces d’eau (soit 29 222 km2), la puissance électrique solaire serait estimée à 2922 GWc, soit plus de 250 fois la capacité photovoltaïque installée cumulée à fin 2020. Un chiffre qui doit aussi être comparé aux 28 GW d’hydroélectricité préinstallés en Afrique, souligne les auteurs. L’électricité totale produite par les panneaux flottants serait de 5293 TWh/an, soit 50 fois plus que l’hydroélectricité actuellement produite dans ces réservoirs.
Etant donné que cette hypothèse de 100 % semble peu réaliste, les auteurs ont également analysé ce que donnerait une couverture de 1 % des réservoirs hydroélectriques par des panneaux solaires flottants. Là encore, ils soulignent leur intérêt puisque dans ce cas, la production des panneaux solaires serait de 52,9 TWh/an, soit une augmentation de 50 % de la production annuelle des centrales hydroélectriques existantes (105 TWh/an). De plus, les économies d’eau pourraient atteindre 743 millions de m3/an, augmentant la production annuelle d’hydroélectricité de 170 GWh.
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