Classement RECAI sur les investissements dans les renouvelables : la France chute de 4 rangs

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Dans son classement de l’attractivité des pays dans le secteur des énergies renouvelables (Renewable Energy Country Attractiveness Index, RECAI), le cabinet d’audit financier EY a fait reculer la France de quatre points. Alors qu’elle se classait troisième en mai dernier, elle est désormais 7ème. Les Etats-Unis arrivent en première position, suivis par la Chine, l’Australie qui opère une remontée depuis 2018, l’Inde qui remonte à la 4ème place, le Royaume-Uni et l’Allemagne.

La France est ainsi pénalisée en raison « des appels d’offres ayant été décalés en raison du covid-19 », explique le cabinet, ce qui crée une période d’incertitude. Ce classement s’explique également par le projet d’amendement visant à revoir les tarifs d’achat d’installations solaires (ayant depuis fait l’objet d’un amendement de suppression de la part de la Commission des finances du Sénat), mais aussi par les annonces de l’Inde (4ème) qui s’est fixé un objectif de 510 GW à horizon 2030 et du Royaume Uni (5ème) qui vient d’annoncer un objectif de 40 GW pour l’éolien offshore en 2030 (soit un quadruplement par rapport aux capacités actuelles).

Pour autant, « la France reste dans le peloton de tête des marchés les plus attractifs, notamment grâce au plan national de développement de l’hydrogène (7 milliards d’euros) et plus généralement de la partie du plan de relance verte allouée à la transition énergétique et écologique (environ 30 milliards d’euros) », poursuit EY. De plus, « les premiers Corporate PPA (Power Purchase Agreement) se développent, une tendance qui devrait se confirmer avec la réforme attendue de l’ARENH ».

La France passe à la 7ème place du classement de 40 pays.

Image : EY

Ainsi, le cabinet d’audit salue le PPA de 25 ans signé en juin pour 150 MW d’énergie solaire entre la société de transport SNCF Mobilités et le producteur français Voltalia. L’accord soutiendra la construction de trois nouvelles installations solaires, dont la mise en service est prévue entre 2022 et 2023. Dans l’éolien, le producteur éolien canadien Boralex a signé des accords de revente avec Orange (39 MW générés par le parc éolien Ally-Mercoeur) et avec Auchan (16 MW de deux parcs éoliens). Dans le secteur offshore, l’un des premiers projets éoliens en mer en France – le projet Fécamp de 2 milliards d’euros (2,3 milliards de dollars) et 500 MW, au large de la côte nord-ouest – a été conclu début juin.

Le secteur français des énergies renouvelables bénéficiera également du lancement d’un plan de relance économique de 100 milliards d’euros par le gouvernement en septembre. Près d’un tiers des fonds ont été affectés à des projets verts. Le plan de relance financera les efforts de décarbonisation de l’industrie et de développement de technologies vertes, dont 7 milliards d’euros (8,2 milliards de dollars), investis sur 10 ans, pour développer l’industrie de l’hydrogène vert du pays.

Citant le rôle central de l’hydrogène vert dans le plan de récupération de la France, entre autres pays, la multinationale française de l’énergie Engie et la société aérospatiale Ariane Group ont annoncé en octobre leur intention de travailler sur une initiative conjointe sur l’hydrogène. Le projet examinera des solutions de liquéfaction pour le secteur des transports lourds et longue distance.

Plus largement, EY examine le plan de relance et de développement de l’hydrogène de l’Union européenne et y voit un grand potentiel de développement. « Les plans de relance post-covid sont une opportunité d’accélérer le passage à l’échelle de technologies bas-carbone telles que la production d’hydrogène vert, déclare Alexis Gazzo, associé EY. Ces technologies seront indispensables pour atteindre les objectifs de neutralité carbone qui ont été annoncés par l’Union Européenne, la Chine et plus récemment le Japon, en attendant les Etats-Unis. Nous pouvons donc nous attendre à des investissements massifs dans le secteur des renouvelables et de l’hydrogène ».

D’ici à 2024, l’Union Européenne souhaite en effet installer au moins 6 GW d’électrolyseurs pour créer l’hydrogène vert, et ainsi en produire jusqu’à 1 million de tonnes. D’ici à 2030, elle souhaite passer à au moins 40 GW d’hydrogène renouvelable électrolysé, produisant jusqu’à 10 millions de tonnes d’hydrogène vert.

L’intelligence artificielle permettra quant à elle d’optimiser les prévisions de production et de consommation, c’est-à-dire d’optimiser le travail du gestionnaire de réseau dans l’équilibre de l’offre et de la demande. Ce qui permettrait notamment de limiter les phénomènes de coupures.

Le classement RECAI s’établit sur les réponses données par les clients d’EY sur différents thèmes : les besoins énergétiques du pays, la stabilité des politiques engagées et leur capacité à exploiter les opportunités des énergies renouvelables, les conditions de réalisation des projets (infrastructure du réseau, contrats à long terme, etc.), la diversité des ressources naturelles et le climat d’investissement. Les réponses obtenues obtiennent un score entre 1 et 5, permettant, après pondération, d’établir les scores finaux de chaque pays et leur classement.

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