Le rapport passe ainsi en revue les multiples transformations en cours dans le secteur de l’électricité, qui conduisent à un nouveau système à l’avenir. L’AIE souligne que « pour la première fois, trois aspects clés de la sécurité de l’électricité sont abordés dans un même rapport : les transitions énergétiques avec des énergies renouvelables plus variables, les cyber-risques et les impacts climatiques. En outre, le rôle des nouvelles technologies et de la réponse à la demande, ainsi que l’électrification d’autres secteurs sont examinés. »
Alors que l’électricité ne représente aujourd’hui qu’un cinquième de la consommation totale d’énergie finale, selon le scénario de développement durable de l’AIE (qui amène aux engagement en termes de climat) « l’électricité pourrait dépasser le pétrole comme principale source d’énergie d’ici 2040. La demande d’électricité augmente d’environ 50 % en seulement 20 ans dans tous les scénarios des perspectives énergétiques mondiales de l’AIE, la croissance étant principalement concentrée dans les économies émergentes et en développement. »
Or, a souligné le directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol, lors de la présentation du rapport, « l’électricité est essentielle pour le fonctionnement des sociétés modernes – comme la crise du Covid-19 l’a souligné – et pour diminuer les émissions mondiales » de gaz à effet de serre.
« La transition vers les énergies propres entraînera un changement structurel majeur dans le secteur de l’électricité dans le monde entier. La production variable d’énergie renouvelable a déjà bondi sur la dernière décennie », insiste le rapport. Et la tendance devrait se poursuivre et même s’accélérer, car le photovoltaïque solaire et l’éolien deviennent les sources électriques les moins chères tout en contribuant aux objectifs en matière de changement climatique.
« Dans le scénario de développement durable de l’AIE, la part annuelle moyenne des énergies renouvelables variables dans la production totale atteindrait 45% d’ici 2040 ». Et les centrales aux combustibles fossiles qui aujourd’hui servent à assurer la flexibilité, vont en parallèle décroître. « De nouvelles ressources de flexibilité additionnelles doivent être développées en parallèle de l’expansion du solaire et de l’éolien, en particulier dans les économies émergentes ou en développement confrontées à une forte croissance de leur demande d’électricité », estiment les auteurs du rapport. D’où un fort besoin d’investissements dans les réseaux électriques mais aussi le développement de solutions de flexibilité différentes, comme le stockage, les interconnexions, voire des centrales au gaz (avec capture et stockage du carbone) dans certaines régions pour assurer un approvisionnement stable.
En outre, côté demande, l’électrification augmentera la demande d’électricité, et la technologie et la digitalisation permettent aux consommateurs de jouer un rôle plus actif dans le cadre de systèmes plus décentralisés, impliquant une fois encore une demande supplémentaire de flexibilité des réseau… Et des investissements.
Or, « les tendances actuelles en matière d’investissement ne permettent pas de satisfaire à ces exigences et doivent être mis à niveau en conséquence, le plus tôt sera le mieux, » insiste l’Agence de l’OCDE, qui juge la situation « préoccupante ». Les investissements ont en effet été en recul 16,3% depuis 2015. Il y a donc urgence à modifier les conditions du marché, affirme l’AIE.
D’autant que les réseaux sont aussi soumis aux événements météorologiques extrêmes (canicules, feux, cyclones, inondations…) qui se multiplient avec le réchauffement climatique. L’AIE suggère ainsi aux autorités nationales d’élaborer des scénarios de long terme centrés sur les effets de ces changements sur les systèmes électriques et d’adopter des mesures incitatives pour que les entreprises investissent dans des systèmes plus résilients.
Enfin, l’autre thématique abordée est celle de la cybersécurité, car l’introduction du numérique dans les systèmes électriques accroît également leur vulnérabilité face à des attaques aux multiples conséquences. Et l’AIE d’en appeler aux producteurs d’électricité et aux gouvernement pour lutter contre cette potentielle dérive.
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