Ze Energy a inauguré le 8 octobre dernier une batterie de stockage de 2,5 MWh sur le parc photovoltaïque de Sorégies à Senillé-Saint-Sauveur (Vienne). Cette centrale, installée sur l’ancien site d’enfouissement de déchets Sita Suez, produit depuis 2018 13 GWh d’électricité par an, soit la consommation, hors chauffage, de 7 200 habitants. Désormais, avec cet ajout, « l’énergie solaire sera disponible aux heures où les activités humaines le nécessitent », comme l’écrit la société dans un communiqué de presse.
Pour cela, Ze Energy avait initié dès 2019 des contacts avec Sorégies et Sergies, le producteur d’énergie renouvelable du groupe. Les deux parties ont signé une convention de collaboration, et ont répondu ensemble à l’appel d’offre long terme de RTE (Réseau de Transport d’Electricité) fin 2019. Lauréates, les deux entreprises ont réalisé le chantier en deux mois. Le système de stockage a été fourni par Entech et le système de pilotage du stockage par Emerson. « L’investissement est de l’ordre d’un peu plus d’un million d’euros, dont un quart environ provient du soutien de la région Nouvelle-Aquitaine, ce qui a permis de compenser le surcoût dû au fait que l’installation de stockage a été ajoutée a posteriori », explique à pv magazine France Mathieu Lassagne, PDG et co-fondateur de Ze Energy. L’entreprise créée en 2019 par d’anciens dirigeants de Solairedirect n’a cependant pas souhaité communiquer sur le prix du MWh. Mathieu Lassagne affirme qu’il est inférieur « à celui observé dans d’autres projets de ce type ».
Une solution à l’intermittence de la production solaire
Tandis que ces centrales hybrides sont aujourd’hui réservées aux zones non raccordées ou au réseau peu robuste (Nouvelle-Calédonie et Corse pour ne citer que quelques exemples sur le territoire français), Saint-Sauveur constitue une première en France métropolitaine, selon Ze Energy. « Dans les zones non interconnectées, où le prix de l’électricité est de plus de 250 euros le MWh, la rentabilisation du PV avec stockage est beaucoup plus facile à atteindre que dans un environnement économique où le prix de l’électricité est de 40 à 50 euros le MWh, précise Mathieu Lassagne. Pourtant, nous sommes persuadés que ces installations ont aussi toute leur importance en métropole. En effet, le développement du photovoltaïque n’est plus limité par sa compétitivité mais par son caractère intermittent. Plutôt que d’opter pour des projets de renforcement du réseau à haute tension, qui peuvent prendre des années pour un investissement de plusieurs milliards d’euros, nous voulons proposer une solution flexible et rapide pour développer les parcs solaires en France ». L’autre intérêt serait également de mieux valoriser le prix de l’énergie. « Pendant le confinement en Allemagne par exemple, la consommation en baisse et la bonne production de renouvelables ont entraîné des prix négatifs, ce qui pénalise la valorisation de l’actif de production ».
25 MW de projets pour 2021
De fait, après une levée de fonds achevée de 5,2 millions d’euros, l’entreprise dit avoir en projet 25 MW de production solaire et 10 MW de stockage pour 2021. La première installation, celle de Mennetou-sur-Cher, avec 8 MW de production et 3,75 MW de stockage, financée en tarifs creux, sera mise en service mi-2021. A plus longue échéance,l’entreprise dispose d’un portefeuille 300 MW en France, à des degrés divers de maturité.
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