De nouvelles études publiées par le consultant norvégien en énergie DNV GL soulignent les rôles importants du pompage hydroélectrique et du stockage de la chaleur sur les réseaux européens au cours des 30 prochaines années. Le cabinet de conseil note que des approches variées seront essentielles pour gérer la capacité conséquente de 1,4 TW d’énergie éolienne et solaire qu’il prévoit de voir apparaître sur les réseaux européens d’ici 2050.
Le rapport initial, The promise of seasonal storage (Les promesses d’un stockage saisonnier), indiquait que « l’hydrogène comprimé est la première option viable pour un stockage saisonnier ». L’annexe publiée récemment s’en tient à cette conclusion, mais ajoute que d’autres technologies directement et indirectement liées au stockage saisonnier ne doivent pas être écartées.
Le cabinet DNV GL a reçu de nombreux commentaires critiquant l’absence d’autres technologies depuis la publication du rapport en mars. Et en particulier au sujet du stockage de la chaleur et du pompage hydroélectrique, et a déclaré qu’il souhaitait clarifier sa position.
L’étude de cas du rapport original, déclare DNV GL, a pris comme exemple un réseau isolé sans capacité hydroélectrique pour amplifier les effets de la forte pénétration variable des énergies renouvelables. Il remarque que sur la plupart des réseaux européens actuels, d’autres facteurs permettraient d’atténuer l’intermittence de l’énergie éolienne et solaire et de réduire le besoin de stockage saisonnier.
Pompage hydroélectrique
D’après le cabinet DNV GL, les réseaux européens auront une capacité hydroélectrique de 191 GW en 2050. Ceci permettra de créer des opportunités pour le pompage hydroélectrique afin d’aider à équilibrer les 891 GW de solaire et les 498 GW d’éolien terrestre et offshore prévus également dans le mix énergétique européen en 2050.
Mais une grande partie de la capacité hydroélectrique pompée disponible sera également nécessaire pour le stockage à court terme, et les possibilités sont limitées. « Même avec une demande d’électricité constante, cela nécessiterait une importante capacité de stockage (saisonnière), bien supérieure à la capacité hydroélectrique disponible », déclare le cabinet DNV GL. « D’autant plus que nous prévoyons que seule une partie de cette capacité pourra être utilisée pour le stockage saisonnier de l’électricité ».
Stockage de la chaleur
Les recherches de DNV GL se concentrent sur le stockage de l’électricité, et n’ont pas examiné l’effet que le stockage saisonnier de la chaleur pourrait avoir sur la demande globale d’électricité. Cependant, « le stockage saisonnier de la chaleur aura un impact sur la demande saisonnière d’électricité et diminuera indirectement les répercussions de la saisonnalité sur le réseau électrique », remarque DNV GL.
Les effets de ces technologies alternatives ne doivent pas être négligés lors de la modélisation des futurs réseaux électriques. Malgré tout, DNV GL soutient que l’hydrogène sera nécessaire pour équilibrer les différentes énergies renouvelables, en particulier en Europe où il existe des différences saisonnières majeures dans les ressources solaires et éoliennes.
« Des options comme l’hydroélectricité et le stockage saisonnier de la chaleur sont certainement viables, et toutes les ressources modulables existantes devraient être utilisées de la meilleure façon possible », déclare DNV GL. « D’ici 2050, nous devons toutefois disposer d’options supplémentaires pour tenir compte des variations saisonnières de la production d’électricité et le stockage basé sur l’hydrogène semble devenir une nouvelle solution très compétitive ».
Traduit par Julien Rouwens
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