« Opposer écologie et économie, c’est une vision qui est à la fois dangereuse et dépassée », déclarait la ministre de la Transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, sur Europe 1 hier matin, dans sa réponse concernant son refus au moratoire demandé par le Medef sur la stratégie du gouvernement en matière d’énergie et de réduction des émissions de gaz à effet de serre – le syndicat patronal demandait entre autres un report de la publication de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC). Dans l’interview, Élisabeth Borne précisait qu’au contraire, la transition écologique constituait une solution de croissance — elle a d’ailleurs publié les décrets de la PPE et de la SNCB en fin de semaine dernière.
Xavier Daval, le président de la Commission Solaire du Syndicat des énergies renouvelables, souscrit largement à cette déclaration. Il va même plus loin : « Notre énergie solaire va être l’énergie de ce siècle », déclare-t-il à pv magazine, rappelant qu’en 2018, la capacité d’énergie photovoltaïque installée s’élevait à 480 GW dans le monde, et qu’elle devrait atteindre 2840 GW en 2030 et 8519 GW d’ici 2050, selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA). « Dans les années à venir, les volumes solaires vont être énormes. » Xavier Daval y voit « un tsunami industriel ou technologique. »
Puisqu’il est en outre question de relancer la filière industrielle en Europe, pourquoi vouloir ralentir la transition écologique en s’opposant aux mesures mises en œuvre ?
« Ce que nous montre la pandémie actuelle, c’est qu’un certain nombre de règles du jeu du vieux monde ne pourront pas perdurer. À l’inverse, la transition écologique s’impose, donc au lieu de la regarder comme une menace ou comme une complexité qui ralentirait un retour à la normale vers l’ancien monde, regardons-la comme une source d’opportunités », explique-t-il.
La contribution de tous les talents est souhaitée
L’énergie solaire est en train de sortir de la phase d’émergence, pour se lancer pleinement dans la phase de croissance, estime Xavier Daval. Et en tant que telle, elle permettra de relancer l’économie et s’ouvre à de nouvelles applications : en toiture, au sol, agrivoltaïque, solaire flottant… Tous les pans de cette énergie nécessiteront des éléments connexes, tels que des structures flottantes ou des rails porteurs – et du même coup les entreprises de fabrication correspondantes. « C’est dans cette dynamique que j’appelle le Medef à regarder dans la même direction que nous : il y a tant de choses à inventer, nous avons besoin de la contribution de tous les talents que les entreprises sont capables de déployer. »
Les métiers gravitant autour de cette filière nouvelle sont nombreux et à créer : « Venez nous rejoindre ! », enjoint-il au Medef.
Ce contenu est protégé par un copyright et vous ne pouvez pas le réutiliser sans permission. Si vous souhaitez collaborer avec nous et réutiliser notre contenu, merci de contacter notre équipe éditoriale à l’adresse suivante: editors@pv-magazine.com.
En transmettant ce formulaire vous acceptez que pv magazine utilise vos données dans le but de publier votre commentaire.
Vos données personnelles seront uniquement divulguées ou transmises à des tierces parties dans une optique de filtre anti-spams ou si elles s’avèrent nécessaires à la maintenance technique du site web. Un transfert de vos données à des tierces parties pour toute autre raison ne pourra se faire que s’il est justifié par la législation relative à la protection des données, ou dans le cas où pv magazine y est légalement obligé.
Vous pouvez révoquer ce consentement à tout moment avec effet futur, auquel cas vos données personnelles seront immédiatement supprimées. Dans le cas contraire, vos données seront supprimées une fois que pv magazine aura traité votre requête ou lorsque le but du stockage des données est atteint.
Pour de plus amples informations sur la confidentialité des données, veuillez consulter notre Politique de Protection des Données.