Ce projet, sur la table de la Commission européenne depuis octobre dernier, s’inscrit dans le droit fil du projet dit « European Battery Alliance », plus connu sous l’appellation d’« Airbus des batteries » et pour lequel la Commission européenne vient d’autoriser les aides d’État pour favoriser une filière de batteries ion-lithium dans l’Union européenne.
Une montée en puissance par étapes
La société ACC (Automotive Cell Company) sera créée entre Saft et PSA/Opel sur une base 50/50 pour la ligne pilote. En phase industrielle, la part de Saft dans ACC sera limitée à 33%.
Selon un communiqué de Total publié à cette occasion, la première étape de ce projet est relative à des activités de R&D y compris la construction d’une usine pilote sur le terrain de l’usine de Saft à Nersac, dont le démarrage est prévu mi-2021. L’investissement représente quelque 200 millions d’euros et environ 200 emplois hautement qualifiés seront ainsi créés dans la région Nouvelle-Aquitaine pour la mise au point, la qualification et l’industrialisation de nouvelles technologies de batteries lithium-ion de haute performance.
Total précise que « cette première étape doit permettre de décider de l’investissement dans une usine de fabrication à grande échelle (8 GWh dans un premier temps, 24 GWh à terme) qui serait située dans la région Hauts-de-France puis une seconde usine en Allemagne de même capacité, pour atteindre à horizon 2030 une capacité cumulée de 48 GWh. Cela représenterait la production de 1 million de batteries par an, soit environ 10 à 15% du marché européen. In fine, ce sont près de 5 milliards d’euros qui nécessiteront d’être mobilisés pour réaliser cet ambitieux programme. »
Le projet de Nersac s’appuiera sur une R&D de pointe apportée notamment par Saft, pour produire à compter de 2023 des batteries pour véhicules électriques qui seront au meilleur niveau technologique en termes de performance énergétique, tant en termes d’autonomie que de temps de recharge, et présenteront un bilan carbone meilleur que la concurrence de façon à établir une nouvelle référence en Europe.
Engagement européen
Le communiqué rappelle que « les Groupes Total et PSA saluent le soutien des autorités françaises, allemandes et européennes à ce projet qui recevrait près de 1,3 milliard d’euros de soutiens publics au cours de son développement dans le cadre d’un projet IPCEI autorisé par la Commission européenne. »
Patrick Pouyanné, PDG de Total, signale à cette occasion que : « En 2015, Total s’est fixée pour ambition de devenir la major de l’énergie responsable. Dans ce cadre, Total a acquis en 2016 la société Saft, un acteur majeur du domaine des batteries, avec pour objectif principal le développement du stockage d’électricité stationnaire pour accompagner la croissance des énergies renouvelables intermittentes, solaire et éolien. L’accélération du développement de la mobilité électrique offre à Total, au travers de Saft, une opportunité supplémentaire de croissance et d’engagement pour une économie décarbonée ». Et d’ajouter que « forts du soutien des autorités françaises, allemandes et européennes, nous allons mettre en œuvre le meilleur de notre expertise et de nos technologies aux côtés de notre partenaire le Groupe PSA, avec pour ambition d’établir une filière européenne de batteries compétitive.»
PSA, par la voix de son président du directoire, Carlos Tavares, remercie « les pouvoir publics, français et allemands, les régions Nouvelle-Aquitaine, Hauts-de-France et Rhénanie-Palatinat pour leur soutien actif qui est déterminant pour la naissance d’un acteur compétitif porté par Total et sa filiale Saft et Groupe PSA et Opel. »
Les acteurs signalent cependant que « la mise en œuvre de ce projet est conditionnée par l’obtention des autorisations des autorités de concurrence compétentes. » Ce qui ne devrait pas poser trop de problème à l’aune de la décision de la Commission d’autoriser les aides d’Etat en la matière, en décembre dernier.
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