En près de trois ans, la Compagnie nationale du Rhône (CNR) a développé plus d’une douzaine de centrales photovoltaïques de grande taille, dont une centrale flottante sur le lac de la Madone. Alors que le rythme devrait encore être soutenu en 2020, l’acteur historique de l’hydroélectricité s’engage désormais également dans l’agrivoltaïsme.
Le nouveau projet de CNR sera réalisé au cours de l’année au sein de l’établissement d’enseignement et de formation professionnelle agricoles de Lyon-Dardilly-Ecully. Sur des sites en plein champ et en pépinière, les cultures couvertes de panneaux photovoltaïques mobiles, seront variées et à valeur ajoutée de la filière horticulture, précise CNR à pv magazine. D’une capacité de 150 kWc, l’électricité produite sera autoconsommée par le lycée agricole, le surplus sera injecté sur le réseau.
« La structure porteuse des panneaux solaires constitue un outil agricole au service de la plante, permettant de protéger les cultures des aléas climatiques et de diminuer leurs besoins en eau », précise CNR.
L’expérimentation, qui verra le jour en 2020, sera suivie pendant trois ans. « Seule la moitié de la superficie de 6 000 m² dédiée au projet sera recouverte de panneaux photovoltaïques », précise CNR à pv magazine. L’autre moitié sera la zone témoin, elle permettra d’évaluer le rendement et la pertinence d’une telle opération. « L’expérimentation vise à démontrer que la gestion d’un microclimat, généré par les panneaux solaires mobiles déployés au-dessus des zones de cultures, permet de les protéger, d’en augmenter la productivité, de diminuer la consommation d’eau tout en répondant aux besoins essentiels de la plante », ajoute le producteur d’énergie.
Le financement
Le projet, qui nécessite un financement de plus d’un million d’euros, bénéficie d’une subvention à hauteur de 40 %, octroyée par la Région Auvergne-Rhône-Alpes dans le cadre de son Plan d’adaptation aux aléas climatiques en faveur des agriculteurs. Ce Plan, lancé début octobre 2019, annonçait notamment l’accompagnement de l’émergence de nouvelles filières mieux adaptées aux conditions climatiques du sol (exemple du houblon, du sorgho, de la luzerne) et un soutien concernant les investissements nécessaires.
« Nous avons ici un projet très innovant pour lequel la Région a un intérêt tout particulier dans la mesure où il est tourné vers la préservation de l’environnement, qu’il favorise un modèle d’agriculture durable et qu’il implique nos lycéens dans la construction d’un projet d’avenir qui pourrait faire jurisprudence », déclare Eric Fournier, le vice-président de la Région délégué à l’Environnement, au Développement durable, à l’Énergie et aux Parcs naturels régionaux.
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