Après des baisses de prix à court terme à la fin du troisième trimestre pour réduire rapidement les stocks et laisser la place à de nouveaux produits, le marché est revenu à la normale dans une large mesure. Les prix de tous les types de panneaux se sont stabilisés : seuls les prix des produits à haute efficacité et des produits bifaciaux ont connu un léger rebond, mais ceci peut être attribué aux fluctuations naturelles du marché au comptant. En outre, le mois dernier, j’ai modifié les catégories de performances suivies et ainsi les limites entre les produits à faible coût, mainstream et à haute efficacité ; par conséquent, les modules légèrement moins chers avec 290 W ont été exclus du prix moyen de la dernière catégorie. La limite pour les modules à haute efficacité atteint maintenant 295 W et celle pour les modules standard 270 W.
Alors, que manque-t-il dans ce marché maintenant saturé ? Quel phénomène freine actuellement la mise en œuvre rapide de la transition énergétique et le passage rapide à la génération d’énergie purement renouvelable, mis à part une série de manoeuvres politiques en constante évolution et le refus de la “Groko” (la Grande Coalition dans le Bundestag allemand) pour enfin mettre fin à la limite de 52 GW en Allemagne ? Grâce au mouvement Friday for Future, la population est largement favorable à l’utilisation exclusive d’énergies renouvelables dans un avenir proche. Une volonté publique existe déjà pour développer les énergies renouvelables, par exemple en installant des centrales photovoltaïques privées. Par conséquent, l’avenir de l’industrie photovoltaïque semble assuré. Jusqu’ici tout va bien, non ? Malheureusement, il existe un gros problème : la pénurie de travailleurs qualifiés.
Au début de cette décennie, tout fonctionnait encore parfaitement ; le secteur de l’emploi a prospéré et de nouveaux employés ont été formés. Les entreprises du secteur de l’électrotechnique traditionnelle ont ensuite conçu et construit des centrales photovoltaïques, et des centaines de milliers de travailleurs ont trouvé leur place dans le secteur des énergies renouvelables. Mais sont venues ensuite les grandes coupes. Les tarifs proposés par les gouvernements de nombreux pays européens ont été réduits à un point tel que la construction de nouvelles installations est tout simplement devenue peu attrayante et que les marchés se sont contractés. Une migration massive de travailleurs qualifiés est née à la recherche de nouveaux domaines de travail, à l’abri des caprices des politiciens. Les quelques entreprises qui sont restées fidèles à l’industrie essaient maintenant désespérément de faire face à la charge de travail croissante avec des équipes beaucoup plus réduites.
Le chemin de la reprise
Certaines entreprises qui se sont rétablies tentent de recruter leurs anciens employés – planificateurs et installateurs expérimentés – par le biais de conditions de travail et de salaires attractifs. Toutefois, des entreprises d’autres secteurs moins turbulents paient mieux et les emplois dans ces domaines sont probablement plus sûrs. Rien qu’en Allemagne, il y a une grande pénurie de professionnels dans le secteur photovoltaïque et de nombreuses demandes d’installations ne peuvent pas être réalisées de ce fait. Selon des études effectuées par la société www.installion.eu, les délais d’exécution des travaux d’électricité ont considérablement augmenté, passant d’une moyenne de deux à trois mois en juin à cinq mois en septembre. La plupart des entreprises d’installation n’acceptent même plus les commandes pour cette année.
Ce goulot d’étranglement chez les installateurs a fait craindre que les objectifs climatiques ne puissent être atteints dans le secteur de l’électricité. Dans d’autres pays européens, la situation n’est guère meilleure. Des pays comme l’Espagne et le Royaume-Uni, qui étaient auparavant essentiellement des marchés de centrales de grande taille, manquent totalement de l’expérience nécessaire pour les petites installations, avec stockage et optimisation pour la consommation sur site. En France, après une longue période creuse, l’intérêt pour les petits systèmes est redevenue fort, même si cette branche connaît les mêmes problèmes qu’en Allemagne. Seuls des marchés tels que l’Italie et le sud-est de l’Europe semblent avoir des travailleurs qualifiés, mais ils ne sont pas nécessaires car le marché ne décolle pas.
Que faut-il faire pour améliorer la situation ? Les acteurs du marché doivent prendre soin de la prochaine génération en formant eux-mêmes de nouveaux spécialistes. À cette fin, des initiatives éducatives et d’autres aides gouvernementales, telles que des allégements fiscaux et des réductions des cotisations de sécurité sociale pour les entreprises dispensant une formation, seraient utiles. Mais ces mesures ne peuvent être efficaces que sur le long terme. Afin de surmonter le goulot d’étranglement à court terme, installion.eu a développé un cours de formation en ligne pour les électriciens. En attirant spécifiquement des électriciens d’autres secteurs, la jeune entreprise affirme qu’elle soutient déjà un certain nombre de producteurs d’électricité, de fabricants, de grossistes et de grandes entreprises d’installation dans l’acquisition structurée d’installateurs. Les clients de l’entreprise peuvent engager des électriciens via la plateforme pour leurs prochains projets par abonnement, qui peut être annulé un mois à l’avance.
Cela laisse espérer que, à l’avenir, il y aura moins de projets photovoltaïques prometteurs laissés dans un tiroir en raison du manque de personnel pour les construire.
Martin Schachinger, pvXchange.com
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