L’approvisionnement en électricité sera sécurisé au cours du prochain hiver, estime RTE. Le réseau devrait même connaître un risque de tension sur le système électrique « globalement moindre que l’hiver dernier, en particulier en janvier et février 2020 », précise l’organisme.
Toutefois, jusqu’en 2025, la composition du mix énergétique va considérablement évoluer : le déploiement des énergies renouvelables devrait s’accélérer, la centrale nucléaire de Fessenheim fermera (une capacité de production de 1,8 GW), les centrales au charbon de Saint-Avold, Gardanne, Le Havre et Cordemais cesseront également (3 GW de capacités de production au total). Des fermetures de moyens de production seront opérées non seulement en France, mais également en Europe, constituant un point d’attention particulier pour le réseau électrique.
Dans son diagnostic sur la sécurité d’approvisionnement d’ici 2025, RTE décrit une dynamique en trois temps.
Dans la première période, de 2020 à 2022, le niveau de sécurité d’approvisionnement pourra être respecté, malgré les premières fermetures. Début 2020, les capacités de production, notamment nucléaires, seront supérieures à celles des hivers passés. Toutefois, « la faculté de maintenir cet équilibre en 2021 est subordonnée à la maîtrise du planning nucléaire actuel, à la mise en service de la centrale de Landivisiau et de deux interconnexions avec l’Italie et le Royaume-Uni, et au respect de la trajectoire sur l’éolien terrestre », précise RTE.
Puis arrivera la période plus critique, 2022-2023, période critique notamment en conséquence du programme de maintenance chargé des centrales nucléaires et de la fermeture des dernières centrales au charbon en France et en Europe. Pour sécuriser l’approvisionnement en électricité pendant ces deux années (ainsi que les précédentes, et les suivantes), RTE recommande d’optimiser le calendrier d’arrêt des réacteurs nucléaires et de mieux maîtriser la consommation, notamment lors des périodes de pointe – une action pour laquelle les ONG du Réseau Action Climat appellent la Ministre à « engager la mise en œuvre d’actions concrètes au plus vite pour réduire la consommation d’électricité, et à ne pas s’enferrer dans un nouveau projet risqué que serait la reconversion à la biomasse de la centrale au charbon de Cordemais », a lancé l’ONG dans un communiqué. RTE souligne en effet que l’approvisionnement de l’ouest de la France encourt un risque si la fermeture de la centrale de Cordemais n’est pas compensée par la mise en service de l’EPR de Flamanville.
À partir de 2023, le système devrait être davantage sécurisé notamment grâce au déploiement des énergies renouvelables et à la mise en service de l’EPR de Flamanville.
Approvisionnement et énergies renouvelables
Dans son bilan prévisionnel de l’équilibre offre-demande d’électricité en France jusqu’à 2025, RTE réitère son constat : le développement des énergies renouvelables n’est pas uniquement un enjeu de « verdissement » du mix, mais il est également nécessaire pour la sécurité de l’approvisionnement. Il est indispensable que les trajectoires de développement de ces énergies annoncées dans la Programmation pluriannuelle de l’énergie soient tenues, ce qui requiert notamment « une accélération forte pour le solaire », peut-on lire dans le bilan.
Dans son cas de base, RTE estime que la production issue des énergies renouvelables augmentera pour atteindre près de 30 % de la production en France — la capacité solaire devrait notamment tripler d’ici 2025 par rapport à 2019. RTE ajoute également que « la croissance de la production d’origine renouvelable fera plus que compenser la fin de la production d’électricité au charbon ou la diminution de la production nucléaire », conduisant à une augmentation du solde exportateur (grâce aux nouvelles interconnexions prévues – si leur réalisation ne prend pas de retard) ou à accompagner la décarbonation du pays en approvisionnant le secteur des transports (véhicule électrique), de la production d’hydrogène vert ou du bâtiment.
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