L’EPFL aide le Sénégal à détecter la camelote parmi les modules solaires sur son marché

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Des chercheurs à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) ont fondé avec l’École supérieure polytechnique de Dakar (ESP) un centre d’évaluation pour tester des composants photovoltaïques sur le marché sénégalais. Baptisé CT2S, le centre a pour vocation de soutenir l’essor du secteur solaire emergent de ce pays d’Afrique subsaharienne en s’attaquant notamment aux panneaux solaires de mauvaise qualité infestant son marché.

Selon l’EPFL, de nombreux panneaux solaires vendus au Sénégal n’atteignent pas les performances affichées par leurs fabricants. « Les pays africains héritent en effet en quantité de dispositifs photovoltaïques défaillants et de piètre qualité, émanant des autres marchés mondiaux », soutient l’université suisse en présentant le centre sur son site Internet. Selon l’EPFL, cette défaillance a miné la confiance des consommateurs locaux dans la technologie photovoltaïque, jugée peu fiable au Sénégal.

Avec le soutien de la plateforme suisse Renewable energy and Energy and resource efficiency Promotion in International Cooperation (REPIC), du Centre de recherches pour le développement international (CRDI) au Canada, et de Meridiam, un investisseur français dans les installations solaires au Sénégal, le centre CT2S permettra aux entreprises et aux particuliers sénégalais de tester leurs modules photovoltaïques dans des conditions standards. À terme, ses fondateurs envisagent également un label de qualité pour garantir les performances et la longévité des installations solaires achetées au Sénégal.

« Les problèmes de qualité et de formation professionnelle sont très importants pour les marchés photovoltaïques émergents comme le Sénégal », explique Stephan Nowak, coordinateur de la plateforme REPIC. « Afin d’instaurer plus de confiance et de soutenir le déploiement durable du marché, il est nécessaire de définir et d’implémenter des standards de qualités adaptés à la demande locale. »

Recherches et formations

Les ressources du centre seront également mises à disposition de chercheurs pour étudier l’impact des conditions climatiques particulières en Afrique-Subsaharienne sur l’exploitation de centrales photovoltaïques.

« Aujourd’hui, il est très difficile d’obtenir des données de terrain fiables et suffisamment documentées », explique Nicolas Wyrsch, chercheur au PV-Lab impliqué dans le projet.

Il estime que le centre CT2S, qui a ouvert ses portes cet été avec quatre employés, facilitera l’accès à des données prises sur le terrain dans des régions au climat très différent de celui d’Europe. Une étudiante y déjà a commencé des recherches pour sa thèse de doctorat.

Bien que portées par des acteurs académiques, les activités du CT2S ont pour vocation de soutenir le secteur privé. Les partenaires souhaitent offrir des formations pour les professionnels des métiers de l’énergie solaire. L’ESP et l’EPFL formeront notamment des acteurs locaux pour conseiller les usagers de centrales photovoltaïques et transmettre les bonnes pratiques pour la mise en place et le maintien de leurs infrastructures.

Selon Stephan Nowak, le projet rassemble des partenaires hautement qualifiés et complémentaires au sein d’un réseau bénéfique comprenant des institutions sénégalaises et l’ECREEE, une association intergouvernementale africaine soutenant le développement des énergies renouvelables, pour faciliter l’accès à des marchés régionaux.

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