Le point du vue du SER-SOLER – Appel d’offres bâtiments : de l’art de naviguer à vue…

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En effet, lors de la période précédente, seulement 111 MW avaient été désignés lauréats. Compte tenu des délais naturels de développement des projets, voir un appel d’offres reprendre des couleurs en l’espace de 4 mois, même de manière encore timide est plutôt encourageant pour la suite !

En revanche, on peut s’inquiéter du fait que ces résultats ont été annoncés tardivement, avec une publication des lauréats à une semaine de la fin de la période à venir. On ne répétera jamais assez que les acteurs de la filière photovoltaïque, comme la plupart des agents économiques d’ailleurs, ont besoin de stabilité et de visibilité, aussi bien sur la trajectoire des prix que sur les volumes souscrits. Une absence d’information risque de décourager le développement de projets et in fine d’obérer les chances d’atteindre les objectifs de la filière. Espérons également que la modification du cahier des charges deux semaines avant cette fin de remise des offres n’ait aucun impact pour les candidats et le volume de projets déposés et retenus.

Enfin il est à regretter également que quelques projets situés dans le Nord de la France aient été jugés trop chers et éliminés pour garantir une « saine concurrence » dans cet appel d’offres en raison d’une trop faible participation. D’une manière générale, l’appel d’offres est un mécanisme de soutien qui doit permettre une remontée des prix tout en garantissant un volume d’installations raccordées. Et donc, les prix plus élevés doivent permettre la réalisation de projets dans des territoires aujourd’hui exclus d’un marché très concurrentiel. Mais en situation de sous-souscription comme celle que nous venons de connaître, la recherche d’une concurrence à tout prix contribue à aggraver le mal en éliminant des projets alors qu’il en manque !

Croisons donc les doigts pour que le contexte actuel, incertain et difficile à lire pour les acteurs de la filière, donne tout de même une prochaine période d’appel d’offres pour les installations sur bâtiments plus fructueuse, à l’heure où François De Rugy a prolongé les appels d’offres en cours jusqu’à mi-2020. En tout cas au Syndicat des Énergies Renouvelables, nous restons confiants pour l’avenir : nous devrions dépasser les deux gigawatts raccordés annuellement d’ici deux ans pour la première fois en France.

Un mot pour terminer, pour nos amis d’outre-mer, car si nous nous plaignons parfois exagérément en métropole d’un déficit de visibilité à long terme, songeons aux opérateurs en outre-mer qui attendent le lancement d’un appel d’offres photovoltaïque pour leurs territoires depuis maintenant deux ans, alors que ces territoires doivent atteindre l’autonomie énergétique en 2030 ! En métropole comme outre-mer, la filière photovoltaïque ne pourra pas naviguer à vue indéfiniment si elle veut grandir et éviter les icebergs…

Xavier DAVAL

Vice-président du SER et Président de SER-SOLER

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