Le Liban dispose actuellement d’une capacité de production d’électricité d’environ 2 GW, mais son besoin s’élève à environ 3,6 GW. Le pays continue d’importer de l’électricité en provenance de pays voisins tels que la Syrie et l’Égypte, mais la guerre récente en Syrie, qui complique évidemment l’approvisionnement en électricité, pousse le gouvernement local à considérer l’énergie solaire et les énergies renouvelables comme un moyen bon marché d’accroître ses propres actifs de production.
Deux grands appels d’offres
Les autorités de Beyrouth ont lancé deux grands appels d’offres pour des projets d’énergie solaire d’une puissance totale d’environ 500 MW au cours des deux dernières années.
Par le biais du premier appel d’offres, lancé par le Centre libanais pour la conservation de l’énergie (LCEC) en mai 2017, le gouvernement a assigné 12 projets d’une puissance totale de 180 MW qui vendront de l’électricité à un prix ne dépassant pas 0,11 $/kWh et qui seront répartis dans quatre régions, à savoir Bekaa et Hermel, Sud et Nabatieh, Nord et Akkar et le Mont-Liban.
Dans le deuxième appel d’offres lancé par le LCEC en avril 2018, environ 300 MW de capacité solaire combinée avec du stockage devraient être attribués.
Un nouveau grand projet
Mais comme si cela ne suffisait pas, le gouvernement libanais envisage désormais de déployer davantage d’énergie solaire dans l’une des régions les plus critiques du pays, la région de Tufail, à l’est du pays, qui est entourée par le territoire syrien.
La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a lancé un appel à propositions en vue de la sélection de consultants pour une étude de faisabilité relative au développement d’un projet d’énergie solaire photovoltaïque d’une capacité de 300 MW à 500 MW dans la région.
Le document de la BERD indique que l’Université américaine de Beyrouth a identifié entre 10 et 15 km2 de terrains plats surélevés fortement irradiés par le soleil qui pourraient convenir pour la construction d’un parc solaire. Le prêteur international a déclaré que le projet s’appuierait sur sa proximité avec le réseau libanais, avec deux options potentielles de connexion, ainsi que sur celles des pays voisins, offrant la perspective de fournir de l’énergie à la Syrie.
L’usine serait aménagée sur un terrain appartenant à la Banque du Liban, la banque centrale libanaise. Les détails financiers et techniques du projet n’ont pas été divulgués.
La plupart du travail doit être fait
À la fin de l’année 2018, le Liban disposait d’une capacité photovoltaïque installée cumulée de 42 MW seulement, selon l’Agence internationale des énergies renouvelables. L’année dernière, les nouveaux systèmes photovoltaïques installés dans le pays ont totalisé uniquement 6 MW, la plupart étant des systèmes sur toiture de petite et moyenne taille.
La majeure partie de la demande en électricité du Liban est satisfaite par des centrales thermiques et des installations hydroélectriques appartenant à la compagnie d’électricité nationale Électricité du Liban.
L’année dernière le premier ministre libanais Saad Hariri a annoncé un nouvel objectif en matière d’énergie renouvelable pour 2030: 30 % de l’électricité et de la chaleur du pays devraient être issus d’énergies renouvelables à cette date.
C’est plus du double de l’objectif actuel, qui prévoit que la part d’énergie renouvelable s’élève à 12 % dans le mix de production d’électricité et de chaleur du pays d’ici 2020.
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